Les missionnaires de Saint-François-de-Sales, connu ici sous le nom de Juvénat, ou Juvé, ont eu un comportement héroïque pendant la
Seconde guerre mondiale. Parce qu’ils ont sauvé de nombreux juifs d’une mort certaine en leur faisant franchir un mur vers la frontière suisse, ils ont obtenu le titre de « Juste parmi
les nations » décerné par l’État d’Israël.
Parmi ces Justes figurait Frère Raymond (1904-1996), jardinier du Juvénat, une personnalité gravée dans la mémoire des anciens
élèves.
Raymond Boccard était le guetteur. C’est lui qui faisait signe, d’un mouvement de béret, aux Pères Louis
Favre et Gilbert Pernoud quand la voie était libre.
Faire passer les Juifs par de là du mur avec un simple béret
Durant l’occupation, la frontière franco-suisse est gardée par les Allemands, les douaniers français et suisses. Pour
éviter d’être pris, ces missionnaires inventent tout un stratagème autour du béret du jardinier, Frère Raymond Boccard : alors
qu’un groupe de Juifs attendent cachés près du mur donnant sur la Suisse, Frère Raymond, se positionne au dernier étage de l’école.
Depuis la fenêtre, il surveille les allers venus. Lorsque la voie est libre, il agite son béret pour donner le signal.
C’est alors que les deux Pères accompagnés des fugitifs ont seulement 2 minutes pour
escalader le mur avec une échelle et se retrouver en Suisse. Pour certains les attendent les quarantaines, pour d’autres les camps de travail et les
homes.
Les missionnaires de Saint François de Sales honorés : les Justes parmi les Nations
Le Père Favre, dénoncé à la gestapo puis fusillé le 16 juillet 1944, reçoit le titre de Juste parmi les Nations à
titre posthume le 30 avril 1987 à Jérusalem. Le Père Gilbert Pernoud et le Frère Raymond Boccard sont honorés, eux aussi, en 1987 et le
Père Frontin en 2011. Le titre honorifique de Juste est décerné par le mémorial de Yad Vashem, en Israël, à ceux et celles qui ont mis leur vie en danger
pour sauver des Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, sans rien attendre en retour.
